Manon Lepomme, la jeune Liégeoise qui vaut un psy!
Pierre Martin
Elle rêve de ça depuis qu’elle a cinq ans. Il y a deux ans quand elle a quitté l’enseignement, on lui prédisait qu’elle allait finir sous les ponts. Eh bien, aujourd’hui, Manon Lepomme y est arrivée : elle est comédienne à temps plein !
Mais la jeune Liégeoise reste les pieds sur terre. « Rien n’est jamais acquis. Ça fonctionne bien pour le moment, il faut battre le fer tant qu’il est chaud et sans cesse travailler ».
En ce début 2017, Manon fait tourner son deuxième spectacle. 25 dates sont d’ores et déjà prévues en Wallonie et à Bruxelles d’ici juin. « Non, je n’irai pas chez le psy » est un « seule en scène » qui vaut une bonne séance de thérapie. Manon a du mal à contenir son dynamisme, sa verve, son énergie mais elle sait aussi afficher une grande tendresse et dégager de réelles émotions. Et cela sur des sujets parfois délicats.
Car Manon ose. Elle peut, elle sait rire de tout. De son passé d’enseignante qui a de fortes répercussions sur sa vie de couple mais aussi de la maladie d’Alzheimer dont souffrent ses grands-parents. « Mon metteur en scène m’a dit « tu ne vas pas dire ça », je lui ai répondu que si ! », lâche-t-elle en plein spectacle.
Spitante, comme on dit à Liège, canaille aussi, Manon Lepomme est craquante et attachante.
Ce deuxième spectacle est plus personnel que le florilège de textes de littérature qu’elle mettait en voix dans son premier intitulé « Je dois vous faire un dessin ? ».
Ici, elle a écrit les textes avec Marc Andreini, l’un des deux Indésirables. Et la mise en scène signée par l’exigeant Mathieu Debaty donne un très beau résultat.
Non, Manon n’ira pas chez le psy car elle trouve sa vie normale même si elle est torturée par ce gâteau qui partage la scène avec elle, un « Merveilleux » tellement tentant !
Faire rire chez vous
Et si Manon n’ira pas chez le psy, elle se propose de venir vous faire rire chez vous. « En 2014 je pense, une dentiste de Soumagne, qui m’avait vue sur scène, m’a demandé si je ne pouvais pas animer la soirée de fin d’année de son personnel. Je l’ai fait, ça leur a plu et j’y suis retournée pour son Nouvel An cette fois. J’ai trouvé la formule super-chouette et, grâce au bouche-à-oreille, j’ai renouvelé l’expérience une dizaine de fois. Il faut que ce soit compatible avec mon agenda bien sûr. Soit je propose le spectacle en entier, soit en partie quand il s’agit d’une surprise et que les gens ne sont pas entièrement conditionnés à voir un spectacle au cours de la soirée à laquelle ils assistent ».
Une formule sympa qui permet à Manon un contact encore plus personnel avec son public. Ce qu’elle apprécie par-dessus tout quand elle est sur scène. Seule ou accompagnée comme dans cette troupe de théâtre « Trois barbes et deux touffes » dont elle fait aussi partie.
Envie de cinéma ? « Pas spécialement à cause de ce contact avec le public justement. Enfin… je ne suis pas contre si on me le demande… », s’esclaffe Manon Lepomme avec un sourire qui en dit long sur son envie de se faire une place dans ce monde des humoristes où les femmes sont de plus en plus nombreuses.
Infos : manon-lepomme.be