Le Suricate - Manon Lepomme au Théâtre Le Paris - 30 Juillet 2018
Christophe Mitrugno
Si Jacques Brel utilisait avec merveille les trois concepts de « La vie, l’amour et la mort », Manon Lepomme, quant à elle, s’en rapproche en parlant de l’amour, de la mort et de son régime, avec un merveilleux. Voilà, le fil conducteur de son spectacle : son régime. Bien entendu, en la voyant, on se dit qu’elle ne doit aucunement perdre des kilos. Mais sa diététicienne la guide pour maintenir son poids actuel. Et nous voilà embarqués dans ses péripéties quotidienne parlants de son compagnon, Benoît, de son ancienne vie de professeur d’anglais ou de ses craintes de finir Alzheimer comme ses grands-parents ou encore cet inconnu croisé dans le bus qui lui a dit « bonjour ». Mais quel « bonjour » !
Nous avions déjà rencontré le séduisant accent liégeois de Manon Lepomme, quatre ans auparavant, au festival d’Avignon, avec Je vous fais un dessin ?. Elle nous parlait essentiellement de sexe et de séduction. Quelle évolution, quelle avancée ! Nous l’avions déjà appréciée, nous finirons par l’adorer. A présent, elle est réellement dans son univers, la scène est son royaume et elle n’oublie aucun spectateur. Elle ne cesse d’interagir avec le public et ne se prive pas de le canarder de répliques cassantes et d’invectives gentillettes. Et lorsqu’on parle d’évolution considérable avec son co-auteur, Marc Andreini, il rétorque « Le précédent spectacle n’était pas de moi, donc je ne peux pas me prononcer. Par contre, lorsqu’elle a commencé avec ce texte-ci, elle était juste bien. Drôle, mais sans plus. Et en deux ans avec plus de 200 représentations, elle a réussi dernièrement à me faire exploser de rire alors que j’avais déjà vu le spectacle plusieurs fois et que j’ai écrit le texte. Elle est vraiment époustouflante ! ».